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Maroc-Chine
Confiance mutuelle en un avenir prometteur
2010-01-15 00:15

Les relations entre le Maroc et la Chine ne datent pas d'hier. En mai 2008, les deux pays ont fêté comme il se doit le cinquantenaire de leurs échanges diplomatiques. Entre Pékin et Rabat, les liens officiels furent établis en 1958. C'est dans cet esprit d'amitié entre deux civilisations millénaires qu'aura lieu la visite sur deux jours, à partir de ce lundi, du ministre chinois des Affaires étrangères, Yang Jiechi. Et ce, dans le cadre d'une tournée qui le mènera ensuite au Kenya, au Nigeria, en Sierra Leone, en Algérie et en Arabie Saoudite.

Qu'il s'agisse de son timing ou son ordre du jour, ce déplacement du responsable chinois, apporte encore une fois la preuve tangible de la confiance politique mutuelle entre les deux pays. Selon Song Aiguo, directeur général du département Asie de l'Ouest et Afrique du Nord au ministère chinois des Affaires étrangères, «la Chine a entièrement confiance en l'avenir prometteur des relations d'amitié avec le Maroc et est persuadée que cette relation va se consolider à la faveur des efforts entrepris par les deux pays». Rencontré à Pékin par le Matin, en juin 2008 (www.lematin.ma), Aiguo avait alors souligné que le Maroc est parmi les premiers pays à avoir renforcé ses liens diplomatiques avec la nouvelle Chine. En effet, il y a trente ans de là, la Chine s'est lancée dans sa nouvelle politique dite d'ouverture et de réformes. Et cela fait 18 ans que les traits austères de l'ancien empire ont cédé la place à un grand pays accueillant et moderne.

Ces efforts bilatéraux ont désormais leur teneur en actions concrètes. Car les contacts prévus du chef de la diplomatie chinoise avec les responsables marocains seront l'occasion d'un échange de vues approfondi sur les questions bilatérales et les sujets d'intérêt commun. Un pas concret de la part de Pékin, dit-on, pour la mise en oeuvre des conclusions de la 4ème session de la réunion ministérielle du forum de coopération sino-africain, qui a eu lieu en novembre dernier à Charm El Cheikh. Cette ouverture sur l'Afrique, qui ne date pas d'hier et n'a pas manqué de faire des jaloux parmi les puissances mondiales, montre la détermination du pays de Mao de renforcer sa présence dans le continent. L'évolution se passe de tout commentaire.

Les échanges commerciaux entre la Chine et l'Afrique sont passés de 5 milliards de dollars en 1995 à 105 milliards de dollars en 2008. Et ce avec une balance commerciale, globalement, positive pour l'Afrique. Contrairement aux craintes émises par l'Occident, le modèle chinois d'ouverture économique n'a rien à voir avec l'esprit de conquête qu'on lui colle généralement.

Avec le Maroc, les contacts et visites entre les deux pays se sont accentués, il y a 8 ans, pour arriver en 2007 à un volume d'échanges commerciaux de 2,58 milliards de dollars. Un chiffre qui ne reflète aucunement, a signalé au Matin S. Aiguo, la force et la profondeur des relations entre les deux pays. Car, reprend-il, «nos deux pays sont sur la même longueur d'onde en matière de relations internationales». Cependant, des efforts restent à fournir pour booster le partenariat économique et technologique. En tout cas, le responsable n'a pas caché le souhait de son pays d'importer plus de phosphate marocain. Il nous avait confié, également, que la Chine tend à signer un accord avec le Maroc pour importer ses oranges. Pas plus tard qu'en octobre dernier, le ministre du Commerce extérieur, Abdellatif Maazouz a appelé, à Pékin, la Chine à ouvrir ses marchées aux produits marocains, d'autant plus que la part du Maroc dans les échanges bilatéraux ne dépasse pas 7%. Intervenant lors d'une rencontre sur «l'économie et le commerce entre la Chine et le Maroc» tenue au Conseil chinois de promotion du commerce international, Maazouz avait indiqué que les échanges commerciaux sino-marocains ont connu au cours des trois dernières années une hausse moyenne annuelle de 72%, atteignant 2,5 milliards dollars en 2008, estimant que la part du Maroc (7%) demeure en deça des potentialités offertes par l'économie marocaine, surtout sur le marché chinois.

Arrivant au sujet du Sahara marocain, Song Aiguo, a estimé que la solution de cet épineux problème doit passer par les négociations politiques, «je pense que les pourparlers directs entre le Maroc et le polisario sont un grand pas sur le chemin de la solution et la Chine soutient les efforts internationaux agissant dans ce sens. Je tiens aussi à signaler que la Chine a voté en faveur de la résolution 1813 qui qualifie de positive la proposition marocaine pour l'autonomie au Sahara». En effet, La chine a estimé que le non règlement de la question du Sahara dessert les intérêts des pays du Maghreb Arabe et leurs aspirations au développement et à l'intégration, appelant à «la reprise immédiate des négociations». «La Chine comprend les préoccupations du Maroc dans cette question, legs de l'histoire, et souhaite que les parties concernées continuent à faire preuve de souplesse et de volonté de dépasser les divergences et oeuvrent à trouver un terrain d'entente pour parvenir à une solution juste, durable et acceptable sur la base des résolutions du Conseil de sécurité», a déclaré Aiguo, jeudi dernier à la MAP.
En tout cas, les relations entre le Maroc et la Chine promettent plus d'enrichissement. Notons que les deux villes de Casablanca et de Shanghai ont fait l'objet d'un accord de jumelage.(Source: LE MATIN)

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